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La bienveillance sans bienfaisance : l’art d’étouffer l’émotion

  • 24 juin
  • 3 min de lecture


1. Une douceur apparente, un couvercle invisible


Aujourd’hui, le mot bienveillance est brandi comme un étendard. Il apaise, il rassure, il fédère. Mais sous cette douceur apparente se cache parfois une stratégie bien rodée : éviter à tout prix le tumulte de l’émotion.


Certaines personnes, en famille, en couple ou même dans des espaces professionnels liés à la santé ou à la sexualité, se revendiquent bienveillantes pour éviter d’avoir à écouter réellement. Leur bienveillance est une politesse émotionnelle, pas un lien vivant.

Ce n’est pas une écoute : c’est une mise sous cloche, à peine dorée.

Une personne assemble un puzzle géant représentant sa propre silhouette.
présent, oui, mais à distance du vécu de l'autre

Cette posture, souvent adoptée inconsciemment, peut aussi surgir lors d’une rupture, dans un contexte de dépression ou de solitude. On sourit, on acquiesce, mais on ne reçoit rien de ce que l’autre essaie de livrer.



 2. La défense contre l'empathie réelle


Nombre de personnes qui se revendiquent bienveillantes fuient en réalité une chose : leur propre vulnérabilité face à l’émotion de l’autre.


La parole de l’autre agit comme un miroir trop frontal. Il faut donc la neutraliser avant même qu’elle ne s’exprime. On interrompt, on détourne, ou on réduit à un « je comprends » vide de toute implication.

La bienveillance devient alors une barrière de protection, pas une main tendue..

On le voit dans des situations de tensions relationnelles, de burnout ou dans les impasses émotionnelles du couple. Ces zones floues où l’on attend de l’écoute et où l’on reçoit... un silence poli. Rien n’est pire que cette neutralisation.


3. Bienveillance sans bienfaisance : un lien stérile


Il y a une fracture entre dire qu'on est à l'écoute… et écouter vraiment. La bienveillance sans bienfaisance est une posture vide : elle évite l’action, le mot juste, le geste qui engage.


On reste en surface, dans un confort mental, parfois même intellectuel – un asservi d’esprit convaincu de sa hauteur – mais qui n’a jamais plongé dans la boue de la vérité partagée..

Ce n’est pas du lien, c’est de la décoration relationnelle.

Or, dans une vraie relation, on traverse l’émotion, on l’écoute, on agit à partir d’elle. On devient partenaire de vérité, pas observateur.



4.  Être touché sans fuir, c’est possible


Le lien exige une présence réelle. Il suppose d’accepter d’être impacté, sans se dissoudre, de se rendre disponible sans envahir, de poser des gestes structurants sans violence.


Dans mes accompagnements, je rencontre souvent des personnes qui n’ont jamais connu cela. Leur famille leur a appris à fuir, à éviter, à se taire. Ou bien la sexualité leur a servi de masque : une intensité corporelle pour cacher un désert affectif.

La vraie présence commence là où l’on arrête de vouloir calmer l’autre pour se calmer soi.

C’est là que des philosophies vivantes comme celle du Sage Rumi, du Maître Zhuangzi ou du psychanalyste Carl Gustav Jung deviennent des appuis précieux : elles nous rappellent que traverser l’émotion, c’est grandir. Ce n’est pas perdre pied, c’est retrouver son axe.


5. Bienfaisance : du cœur au geste juste


Là où la bienveillance sans engagement se contente d’un sourire, la bienfaisance agit. Elle ne sauve pas, elle ne contrôle pas, elle ne panse pas à votre place.


Elle répond avec justesse depuis un cœur stable, ancré, traversé. C’est cela qu’on apprend ensemble : à habiter son cœur, à ressentir sans s’écrouler, à poser des mots, à construire un lien.

La bienfaisance est une mise en mouvement du cœur aligné.

Elle fait le lien entre l’enfant intérieur qu’on protège enfin, le parent aimant qu’on construit en soi, et l’adulte responsable qui ose agir dans le réel.


6. Conclusion : Retrouver la bienveillance véritable, par la bienfaisance incarnée


Ce chemin vers une bienveillance incarnée n’est pas une morale. C’est un apprentissage.


Apprendre à ressentir sans fuir, à écouter sans neutraliser, à répondre sans s’imposer. C’est cela, l’axe du cœur vivant. Et c’est précisément ce que je vous propose de construire dans mon accompagnement.



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Une femme paisible veille sur son enfant intérieur endormi sur son périnée, chakras alignés et kundalini éveillée.

Karina Merar – 2025

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